La brique
Les jardins suspendus de Babylone, l'une des sept Merveilles du monde; la Grande Muraille de Chine; Sainte-Sophie, l'une des plus belles églises jamais construites; l'immense château médiéval de Malbork en Pologne, aux dimensions d'une petite ville; les 2000 temples de Pagan, en Birmanie, qui ont traversé intacts neuf siècles d'histoire: la perfection technique du dôme de Brunelleschi, à Florence, la structure du Taj Mahal, en Inde; les 1900 silhouettes du Chrysler Building à New York... Toutes ces constructions ont un élément en commun: elles ont été construites en brique. On peut citer également la pyramide de Mykerinos, pharaon de la IVe dynastie, bâtie en brique crue, et le tout premier "château de Versailles", construit en brique, pierre et ardoise au milieu des forêts. En France, la ville de Toulouse doit son surnom de "ville rose" à l'utilisation généralisée de la brique apparente dans la plupart des constructions. Le monument de briques le plus remarquable de France est la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi dans le Tarn.
Les plus anciennes briques du monde ont été découvertes en 1952 dans les fouilles de Jéricho en Palestine. Ces briques étaient modelées grossièrement dans la terre et mélangées avec de l'eau à la main pour former de petites boules. Nous sommes alors vers 8300-7600 av. J.C., les briques sont simplement séchées au soleil. Dès l'origine, la forme des briques est fixée. Elle se présente sous la forme d'un parallélépipède avec un rapport précis entre ses trois dimensions. Normalement, la longueur est le double de la largeur qui est le double de l'épaisseur.
On distingue deux types de briques:
- la brique pleine, matériau traditionnel très ancien. Elle peut être laissée apparent ou employée comme matériau de parement.
- la brique creuse, inventée au XIXe siècle, qui est de nos jours de loin la plus utilisée. Elle est plus légère et plus isolante, et généralement enduite.
- Après s'être trouvée en perte de vitesse sur le marché de la construction - boudée au profit du bloc de béton face auquel la brique souffrait d'une image de "matériau du pauvre", la brique retrouve depuis peu ses lettres de noblesse grâce à des innovations technologiques récentes. Elle est ainsi passée en 15 ans de 4% à plus de 20% du marché des constructions neuves.
La principale innovation est la brique dite "à joint mince". Ces briques ont des dimensions très régulières (tolérance de l'ordre du millimètre) qui permettent de les monter très facilement. L'assemblage ne se fait plus avec du mortier, mais avec un simple joint de colle spéciale.
La brique creuse peut être caractérisée par son effet de détonateur qui permet de diminuer l'influence acoustique si cette dernière est proche de la fréquence de résonance proprement dite. C'est-à-dire que le matériau vibre sous une gamme de fréquence acoustique bien définie d'où une perte d'énergie liée à ce mouvement. L'isolation acoustique est d'autant meilleure que l'on se trouve proche de la fréquence de résonance. On peut disposer perpendiculairement des cols à des briques pleines ou des briques avec cavités. Le principal intérêt de ce système est le réglage assez simple de la fréquence de résonance puisque, pour le cas des briques percées, la fréquence de résonance est directement liée au diamètre et à la profondeur des canaux. De plus, avec un ajustement correct, on peut balayer une gamme importante de fréquences pour isoler correctement.
Le carron
Le département de l'Ain a une longue tradition de terre cuite par l'utilisation du « carron » aux généreuses dimensions. Il s'agit d'un type particulier de brique beaucoup plus épaisse et massive que la brique traditionnelle : 25 à 32 cm de long, 11 à 14 cm de large et 6,5 à 11,5 cm d'épaisseur. L'évolution des techniques de construction a conduit à la disparition des carronnières. Il n'en reste aujourd'hui qu'une seule en bon état dans la Dombes, à Saint-Paul de Varax.
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